Formation des nouveaux migrants et des migrants de la deuxième génération à l’interprétation et à la traduction pour les services publics
En raison de l’augmentation de la mobilité interne et des flux migratoires, la plupart des pays européens, si ce n’est l’ensemble d’entre eux, comptent aujourd’hui un nombre croissant de résidents aux profils linguistiques et culturels très divers. Ce phénomène entraîne une augmentation de la demande relative aux services de traduction. En effet, l’intervention d’interprètes est nécessaire dans de nombreux domaines différents (services de l’immigration, police, administration locale, éducation, soins de santé, sécurité sociale, etc.). Dans ce contexte, le Conseil de l’Europe et l’Union européenne ont élaboré plusieurs recommandations et instruments juridiques (tels que la Directive 2010/64/UE relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des procédures pénales) en vertu desquels les Etats membres sont tenus de former des interprètes et des traducteurs et de garantir des services publics d’interprétation de haute qualité.
Actuellement, dans la plupart des pays d’Europe, la formation des interprètes est centrée uniquement sur l’interprétation de conférence, et l’enseignement ne concerne que les principales langues mondiales ou européennes, à l’exclusion, ou presque, des langues nécessaires au quotidien dans de nombreux contextes publics. Il existe cependant des exemples de bonnes pratiques concernant l’enseignement de l’interprétation et la formation des interprètes de service public. Aussi de nouvelles formations pourraient-elles être mises en place sur la base de modèles existants. Ces initiatives pourraient s’adresser principalement aux nouveaux migrants et aux migrants de la deuxième génération qui possèdent une connaissance appropriée de la langue des migrants et des langues locales. Même si les compétences qu’ils possèdent ont été acquises de manière informelle, ils pourraient constituer des candidats idéaux pour les formations d’interprètes et de traducteurs pour les services publics. Cette proposition de services de formation et de conseil vise à attirer l’attention sur les besoins ressentis dans ce domaine, à donner des exemples de formations d’interprètes et de la pratique de services d’interprétation dans ces contextes, et à montrer comment élaborer de nouveaux cursus et curriculums, ou à améliorer ceux qui existent.
Objectifs
L’objectif général est d’aider les Etats membres à attirer l’attention sur la nécessité de traiter la question de l’interprétation et de la traduction pour les services publics.
L’équipe de projet entend proposer des services de formation et de conseil aux Etats membres du CELV qui souhaitent créer ou développer plus avant des programmes d’interprétation et de traduction pour les services publics s’adressant aux nouveaux migrants et aux migrants de la deuxième génération. Ces programmes ont pour objectif de former des interprètes et traducteurs professionnels dotés des compétences nécessaires pour intervenir dans des contextes publics. En dispensant de véritables formations et en professionnalisant l’interprétation et la traduction pour les services publics, les Etats membres pourront garantir une assistance linguistique adaptée pour répondre aux besoins des résidents étrangers comme à ceux des prestataires de services publics.
Ce soutien peut consister soit en l’apport de conseils sur les curriculums des formations d’interprètes et de traducteurs existantes, c’est-à-dire en l’évaluation de ces curriculums ou en leur développement, soit en l’élaboration de nouveaux curriculums pour de telles formations, selon les besoins des Etats membres concernés.
Groupes cibles
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autorités nationales et locales ;
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autorités sanitaires ;
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autorités éducatives et instituts d’éducation ;
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prestataires de services publics ;
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associations de migrants.
Résultats et impact prévus des services de formation et de conseil du CELV
- amélioration de programmes de formation existants ;
- conception et mise en œuvre de nouveaux programmes de formation ;
- création ou consolidation de communautés de bonnes pratiques.
RÉSULTAT FINAL : Amélioration quantitative et qualitative de l’interprétation et de la traduction dans les services publics.
Equipe
Mira Kadric (coordinatrice), Université de Vienne, Autriche
Danielle D’Hayer, London Metropolitan University, Royaume-Uni
Carmen Valero Garcés, Universidad de Alcalá, Espagne
Maurizio Viezzi, Università di Trieste, Italie