Les idéologies linguistiques se réfèrent aux représentations intériorisées considérées comme normales. Elles regroupent un ensemble de croyances et de sentiments à propos de la place du langage et des langues dans la société. Certaines d’entre elles soutiennent des valeurs démocratiques qui mettent au centre la notion de responsabilité institutionnelle partagée (Cf. Conseil de l’Europe, par exemple).
Références :
« L’idéologie (…) est un ensemble de croyances complètement intériorisées dans les consciences individuelles si bien que les locuteurs les tiennent pour acquises et ne cherchent pas à questionner les fondements » (Boudreau, 2009, p. 440)
Source :
Boudreau A., « La construction des représentations linguistiques : le cas de l’Acadie », Revue canadienne de linguistique, vol. 54, n° 3 (novembre), pp. 439-459, 2009.
« Un certain courage institutionnel est nécessaire pour inclure cette orientation dans les documents et programmes officiels et pour favoriser la mise en œuvre de pratiques innovantes dans le domaine de la diversité linguistique et de la reconnaissance du plurilinguisme des élèves de toutes origines. » (Armand, 2021, p. 182)
Source :
Armand F., « L’enseignement du français en contexte de diversité linguistique au Québec : idéologies linguistiques et exemples de pratique en salle de classe », in Potvin M., Magnan M.-O., Larochelle-Audet J. et Ratel J.-L. (éds), La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation, Fides education, 2021, p. 182.
« En matière de plurilinguisme et en relation avec la “mondialisation”, on peut considérer que les options de politique linguistique ne sont pas légion : à un pôle libéral, qui fait prévaloir le laisser-faire, s’oppose un pôle interventionniste à deux variantes, parfois associées : celle des droits universels en matière linguistique et de l’écologie linguistique, qui défend le principe de sauvegarde de la diversité linguistique et donc de défense systématique du plurilinguisme, et le positionnement identitaire en faveur de la langue communautaire, dont le nationalisme linguistique est le cas de figure le plus achevé. » (Boyer, 2008, p. 71)
Source :
Boyer H., « Les politiques linguistiques », Mots – Les langages du politique, 2010, 94, DOI: https://doi.org/10.4000/mots.19891.
Les idéologies politiques sont des « systèmes d’idées autonomes, qui sous-tendrait l’action et le discours, voire les détermineraient. En d’autres termes, les idéologies semblent fonctionner comme des structures sous-jacentes, que l’analyste s’attacherait à dévoiler. » (Costa, 2017, p. 112)
Source :
Costa J., « Faut-il se débarrasser des “idéologies linguistiques” ? », Langage & Société, 2017, 160-161, pp. 111-127.
La « notion d’idéologie linguistique en tant qu’outil doit, pour être utile, considérer à la fois les discours mais aussi les objets et les pratiques, les ressources linguistiques et extralinguistiques et la manière dont elles sont constituées comme ressources, rendant ainsi compte du lien entre idées, actions/objets et économie politique. » (Costa, 2017, p. 124)
Source :
Costa J., « Faut-il se débarrasser des “idéologies linguistiques” ? », Langage & Société, 2017, 160-161, pp. 111-127.