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Developing teacher competences for pluralistic approaches
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Quelle conception pour chacune des dimensions du référentiel de compétences ?

Dimension 1 – Attachement à des valeurs et des principes pour le recours aux approches plurielles

La dimension 1 est consacrée à l’attachement à des valeurs et principes susceptibles de favoriser l’engagement des  enseignant·es dans le travail avec les approches plurielles.

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Tout comme pour le CARAP, rubrique « Descripteurs du CARAP », le Référentiel de compétences enseignantes pour les approches plurielles (RCE-AP) considère les compétences comme la mobilisation, face à une tâche déterminée, de ressources qui peuvent être internes (et que l’on répartit en savoirs, savoir-être et savoir-faire) ou externes (par exemple instruments ou personnes de référence).1

Dans un tel modèle, l’attachement à une valeur ou un principe n’est pas une compétence, mais un savoir être. La dimension 1, contrairement aux autres dimensions qui sont composées de compétences, rassemble uniquement des savoir-être.

Ces savoir-être font partie des ressources mobilisées par les compétences formulées dans les autres dimensions du RCE-AP. C’est ainsi que la compétence 5.1-h de la dimension 5 du référentiel (Compétence à organiser l'enseignement de façon souple afin d’y accueillir les expériences linguistiques et interculturelles des apprenant·es) mobilise, parmi d’autres ressources relevant de savoirs, savoir-être et savoir-faire, un savoir-être comme 1-d (Concevoir l'apprenant·e comme bénéficiaire et comme ressource de l'éducation plurilingue et interculturelle) qui se trouve dans la dimension 1. On peut penser qu’elle mobilise également le savoir-être 1-j (Avoir confiance dans les bénéfices des démarches didactiques proposées par les approches plurielles), que l’on trouvera aussi dans la dimension 1. Ce même savoir-être est mobilisé par un grand nombre d’autres compétences de la dimension 5, par exemple 5.2-e (Compétence à aider les apprenant·es à tirer parti des ressemblances entre langues pour les comprendre et les apprendre).

Un examen de détail de l’ensemble des compétences listées dans les dimensions 2 à 7 conduirait à formuler un grand nombre de savoir-être mobilisés. Comme cela a été dit plus haut, ceux qui ont été retenus pour la dimension 1 l’ont été sur la base de leur caractère essentiel pour un engagement réel des enseignant·es dans le recours aux approches plurielles. On notera encore que l’utilisation du terme « attachement » est importante. C’est l’attachement qui est un savoir-être, pas les valeurs et les principes eux-mêmes.

Dimension 2 – Compétences à communiquer spécifiques aux approches plurielles

Les compétences enseignantes à communiquer que l'on a rassemblées dans la dimension 2 portent sur les aspects de la compétence plurilingue et interculturelle qui permettent, en situation multilingue et multiculturelle, d'assurer une meilleure communication en passant d'une langue à une autre langue, tant au plan linguistique qu'au plan culturel.

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Les compétences enseignantes à communiquer que l’on a rassemblées dans la dimension 2 portent sur les aspects de la compétence plurilingue et interculturelle qui permettent, en situation multilingue et multiculturelle, d’assurer une meilleure communication en passant d’une langue à une autre langue, tant au plan linguistique qu’au plan culturel. Cela peut se faire, par exemple, en alternant les langues, en s’appuyant sur des langues qu’on connait mieux pour comprendre celles qu’on connait moins bien, en tirant parti de l’ensemble de son expérience culturelle antérieure pour aborder des situations interculturelles moins familières, etc.). Pour développer la maitrise de telles compétences, il faut travailler simultanément sur plusieurs variétés linguistiques ou culturelles, c’est-à-dire avoir recours aux approches plurielles (cf. leur définition, Question 1 supra).

Pour aider efficacement les apprenants à développer ces compétences, ce qui fait généralement partie des objectifs du recours aux approches plurielles, l’enseignant·e doit lui/elle-même les maitriser. Par ailleurs, la maitrise de ces compétences renforcera son aptitude à communiquer dans divers autres aspects de sa vie professionnelle, sociale et personnelle.

On a choisi de ne pas séparer de façon trop étanche les aspects linguistiques et culturels en posant deux sous-dimensions qui leur correspondraient. Cependant, on a regroupé les descripteurs relevant de chaque aspect (d’abord le linguistique, puis le culturel).

Si, comme le montre le descripteur 2-h, il convient d’inclure dans le répertoire communicatif des individus des modalités non-linguistiques, on a choisi ici, conformément à l’objet même des approches plurielles des langues et des cultures, de ne pas traiter du domaine spécifique de la multimodalité, quel que soit l’intérêt des travaux, en particulier didactiques, qui portent aujourd’hui sur ce domaine. Il est vrai que les enseignant·es (mais aussi leurs apprenant·es) peuvent être amené·es à combiner diverses langues et diverses modalités sémiotiques (diaporama, capsules vidéo, etc.), mais la question de la maitrise de ces diverses modalités et de leur gestion ne doit pas être confondue2 avec celle de la maitrise de variétés linguistiques et de leur gestion, qui fait partie, pour sa part, des compétences visées par les approches plurielles.

On notera encore que l'activation des compétences présentées dans cette dimension 2 suppose, pour que la communication souhaitée soit assurée, que le locuteur/la locutrice dispose par ailleurs d'une compétence plus générale, non particulière aux approches plurielles, qui lui permet de tenir compte des compétences communicatives propres de ses interlocuteurs ou interlocutrices, de leurs réactions et plus généralement de la situation d'interaction. Des éléments de cette compétence générale sont explicités dans 2-a et 2-e, compétences pour lesquelles cet aspect est particulièrement important.

Dimension 3 – Compétences numériques en lien avec les approches plurielles

Les évolutions technologiques offrent un potentiel évident de nouvelles formes de contact entre les langues et de pratiques multilingues dans l'environnement numérique qui peuvent permettre aux enseignants d'enrichir leur répertoire communicatif et didactique et de proposer des formes de communication dans l'apprentissage qui soient cohérentes avec celles de l'espace social.

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Le Conseil de l’Europe 3 souligne que :

« l’environnement numérique offre des moyens sans précédent aux personnes de s’exprimer à l’aide de langues différentes et crée de nouvelles possibilités de renforcer l’apprentissage des langues, de soutenir et de promouvoir des langues non inscrites dans le curriculum, autant d’éléments soustendant une culture de la démocratie, qui permettent aux institutions démocratiques de fonctionner correctement ».

Dans ce cadre, la Dimension 3 porte sur le développement des compétences pertinentes pour les approches plurielles dans le domaine du numérique - à prendre dans un sens large, par exemple, traitement de l’image et du son, ressources en ligne - telles que dictionnaires et traducteurs - outils de communication, plateformes et sites webs, y compris participatifs, applications diverses, outils faisant recours à l’intelligence artificielle, etc., le tout au service de l’activité didactique. Ces technologies en évolution rapide requièrent des compétences d’analyse des nouveautés techniques - ainsi que des nouvelles formes d’usages multilingues et multimodaux - qui peuvent contribuer à enrichir son répertoire didactique pour les approches plurielles et à renforcer les usages critiques des ressources multilingues et interculturelles à sa disposition.

Certains descripteurs d’autres dimensions, comme par exemple la 5, consacrée aux compétences didactiques et pédagogiques, comportent déjà des éléments liés aux technologies numériques et recoupent donc partiellement ceux que l’on trouvera dans la Dimension 3. Il a cependant paru nécessaire de garder une dimension séparée consacrée aux compétences des enseignants à utiliser les technologies numériques en lien avec les approches plurielles, vu l’importance de ces préoccupations et de ce potentiel dans le monde actuel.

Dimension 4 – Compétences métalinguistiques, métacommunicatives et métaculturelles spécifiques aux approches plurielles

Parmi les divers aspects d'une réflexion liée à l'usage des approches plurielles, la dimension 4 se focalise sur la gestion réflexive de la diversité des langues et des cultures et des liens que les individus entretiennent avec cette diversité.

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Dimension 5 – Compétences didactiques et pédagogiques pour le recours aux approches plurielles

La dimension 5 est consacrée aux compétences didactiques et pédagogiques facilitant le recours aux approches plurielles. Elle présente les compétences utiles pour mettre en valeur la diversité des langues / cultures des apprenants et favoriser le développement de leur répertoire.

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Dimension 6 – Compétences à collaborer avec l'ensemble de la communauté éducative pour la mise en œuvre des approches plurielles

La dimension 6 se justifie par la nécessité de mettre en place une collaboration entre enseignant·es et avec l'ensemble de la communauté éducative afin de construire une culture partagée de l'enseignement qui favorise l'éducation à la diversité et la prise en compte des langues et des cultures, non plus comme des objets séparés, mais comme des éléments d'une compétence globale, plurilingue et interculturelle.

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Dimension 7 – Compétences à se former aux approches plurielles

La dimension 7 se focalise sur le développement professionnel, entendu comme le processus et le résultat d'une volonté et d'une capacité de transformation de soi en tant qu'enseignant·es et/ou formateur et formatrice, par la réflexion, par l'action et en collaboration avec d'autres acteurs et actrices de la communauté éducative, tout au long de sa carrière.

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En tenant compte du processus d’apprentissage professionnel spécifique que le recours aux approches plurielles exige, les descripteurs de cette dimension sont conçus sur deux niveaux.

A un premier niveau, on peut préciser les éléments qui composent la dimension 7 en tenant compte des spécificités concrètes de chaque dimension 1 à 6.


Dimension 1 Compétence 7.1
Attachement à des valeurs et principes pour le recours aux approches plurielles Compétence à développer ses propres valeurs et principes concernant la diversité linguistique et culturelle et l'éducation plurilingue et interculturelle.
Dimension 2 Compétence 7.2
Compétences à communiquer spécifiques aux approches plurielles Compétence à développer les dimensions plurilingues et interculturelles de son répertoire communicatif

Cependant, ces compétences de premier niveau couvrent encore des aires très larges, qu’il est utile, pour guider un travail de formation, d’affiner et de concrétiser, dans un deuxième niveau.

Quels choix pour cet affinement au deuxième niveau ?

Le traitement plus détaillé visé pourrait conduire à de très longues listes, peu maniables, de souscompétences. Pour éviter cet écueil, le référentiel propose un nombre limité d’exemples de descripteurs auxquels les utilisateurs et utilisatrices pourront ajouter, selon les priorités qui sont les leurs en fonction de leurs contextes, leurs propres formulations en s’inspirant des formulations existantes.

Pour choisir ces exemples, on a cherché à sélectionner, parmi les vecteurs du développement professionnel décrits dans la littérature existante, ceux qui peuvent revêtir une importance particulière pour la formation dans le domaine spécifique des approches plurielles. Au sens d’éléments qui facilitent le développement professionnel, qui conduisent à ce développement (du latin vector, celui qui conduit, qui transporte)

Les deux vecteurs suivants ont été retenus:

  • la démarche réflexive (vecteur 1) ;
  • la volonté de transformation individuelle et contextuelle (vecteur 2)

Le choix effectué part de la constatation que les approches plurielles constituent aujourd’hui une innovation en rupture avec de nombreuses conceptions encore dominantes. Elles impliquent fréquemment, pour l’enseignant·e ou l’enseignant·e en devenir, un changement radical de ses propres convictions et de celles communément admises dans la culture éducative de son contexte. Cela vaut en particulier pour la façon dont fonctionne la communication multilingue/plurilingue et interculturelle, pour le processus d’enseignement/apprentissage des langues et pour le rôle des langues/cultures dans les autres disciplines.

Quelle concrétisation de ces principes ?

Pour chaque compétence de premier niveau (comme les compétences 7.1 et 7.2 dans l’exemple ci-dessus), le référentiel propose un exemple de descripteur qui se situe dans la perspective du premier vecteur (la démarche réflexive) et un exemple de descripteur qui se situe dans celle du second vecteur (la volonté de transformation individuelle et contextuelle), comme on le montre ici pour la compétence 7.1 :

On aura constaté que pour le vecteur 2, il ne s’agit pas d’une compétence, mais d’un savoir-être (S-E). Cela est dû à la nature même du vecteur : une « volonté » n’est pas une compétence, mais un savoir-être.