Mais n’oublions pas que la distance sociale et la compréhension de l’espace sont dynamiques et modifiables : ainsi pendant la pandémie de COVID-19, par exemple, les règles culturelles ont été adaptées : garder la distance, éviter tout contact physique et porter des masques étaient devenus la «nouvelle normalité». Après la pandémie de COVID-19, les règles ont légèrement changé, permettant à nouveau, par exemple, des contacts physiques, comme les poignées de main. Par conséquent, la distanciation sociale peut être considérée comme un indicateur du fait que les règles culturelles sont adaptatives, fluides, évoluent au sein des sociétés et entre elles.
Avez-vous remarqué que, déjà dans l’UE, nous pouvons constater des différences dans la distance entre les interlocuteur·rices de différents pays lors d’une conversation, en s’adaptant inconsciemment à certaines « normes » transmises par la société qui varient d’un pays et/ou d’une région frontalière à l’autre ? D’une manière générale, on peut dire que les citoyens scandinaves conservent la plus grande distance au sein de l’UE, ils préfèrent généralement se serrer la main pour dire bonjour, par exemple. Les Espagnols, les Italiens et les Grecs, les plus proches dans les conversations, ont souvent tendance à s’embrasser sur la joue.
Dans les contacts entre la Pologne et laTchéquie, il n’y a pas de grandes différences dans la manière dont l’espace est perçu. Tant les Polonais que les Tchèques ont tendance à garder une distance modérée pendant les conversations et les réunions, mais il serait extrêmement indiscret de la diminuer dans les relations professionnelles, à moins que cela ne soit clairement suggéré. Dans les espaces publics tels que l’ascenseur ou les transports publics, les Polonais tentent de garder leur distance et — à moins que cela ne soit absolument nécessaire — de ne pas toucher d’autres passagers. La proximité excessive est perçue comme malpolie et peut être source de perturbation pendant la communication.